Dessin de Jens Martin Sørensen représentant des malades souffrant de diarrhée au camp de Meppen-Versen © Ed. Temmen
Photo prise les premiers jours de mai 45 par un militaire du 25ème Batallion de Fusiliers Belges
MALADIE
«Lorsqu’on est malade, la condition essentielle pour ne pas mourir est de ne pas rentrer au Revier, c’est-à-dire l’infirmerie. C’est une plaisanterie dont les nazis raffolent. Les soins apportés aux malades de ce camp sont, en effet, tels, que rares sont ceux qui purent y survivre.
Le «Revier» (on prononce réfirr) est constitué par un ensemble de quatre baraques où sont entassés jusqu’à deux mille malades. Le four crématoire est à proximité immédiate : sage précaution, bel exemple d’organisation rationnelle.»
Louis Maury, Quand la haine élève ses temples, Imp. Gutenberg. Louviers, 1950
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LA MORT
CRÉMATOIRE
«Le four crématoire commence lui aussi à fonctionner dès le matin et par les froides aubes hivernales, sa cheminée rougeoie dans la nuit finissante; C’est une petite bâtisse en ciment située entre la cuisine et l’infirmerie. Elle se compose de deux fours précédés d’un plan où glisse les cadavre après avoir été rapidement dépouillé de tout ce que les dents peuvent fournir en or. […] Le matin, les cadavres de la nuit y sont amenés sur une petite poussette ; le soir, ceux qui sont morts dans les chantiers sont traînés dans la boue par un pied ou un poignet et les corps tout enduits de boue sont minutieusement comptés pendant l’appel, afin de trouver un compte juste.
Les SS prononcent le mot Krematorium avec la manie bien allemande de se gargariser des mots ronflants.»
Louis Maury, Quand la haine élève ses temples, Imp. Gutenberg. Louviers, 1950