«Matin, midi et soir, lors des départs et rentrées de Kommandos proches, une fanfare de cirque grotesque, d’une trentaine de musiciens, depuis la grosse caisse jusqu’au chapeau chinois, joue sans cesse «La garde sur le Rhin«*. Alignés par cinq, les détenus doivent défiler impeccablement, les bras fixes le long des hanches, sous peine des plus dures sanctions. […] S’il y a des survivants après la libération, ils entendront cet air jusqu’à la fin de leurs jours. Vous verrez lors des pendaisons, le dimanche, l’effet que ça vous fera, nous a prévenus, lors de notre arrivée, un kapo allemand.»
Louis Maury, Quand la haine élève ses temples, Imp. Gutenberg. Louviers, 1950
* D’après d’autres témoignages, la fanfare jouait «Alten Kameraden«.