Détenus déblayant les décombres à Hammerbrook en 1943
© KZ- Gedenkstätte Neuengamme
C’est à la prison centrale de Hambourg que nous sommes enfermés pour renforcer un kommando déjà existant, mais sérieusement réduit par suite d’accidents mortels provenant d’éclatement de bombes à retardement. Nous interrogeons nos camarades et nous apprenons que notre travail consistera, à la suite d’un bombardement aérien, à déterrer les bombes non éclatées.
Constitués en équipes de six, sous l’autorité d’un artificier allemand et sous la garde de quatre « schuppos » par équipe, nous sillonnons dans tous les sens la ville déjà détruite de Hambourg. Dès que l’artificier avait détecté l’emplacement d’une bombe non éclatée, il fallait creuser de 4 à 5 mètres de profondeur, parfois dans l’eau, dégager la bombe, la crocheter à l’anneau de fixation et, au moyen d’un palan, l’amener au niveau du sol, ensuite la charger sur un camion. La bombe était ainsi transportée sur un terrain approprié pour y être détruite.
Ce travail plein de danger s’accomplissait dans le silence, la mort rôdait autour de nous. Journellement des bombes éclataient, réduisant ainsi petit à petit ce kommando dangereux.