Plaque matricule de G. Curial Blumenthal 36847
» Nous passons dans une pièce, où l’on nous dépouille de tout ce que nous avons : montres, bagues, portefeuille, habits, etc. On doit sortir nu comme un ver.
Que de tristes scènes dans ce lieu : c’est le petit gars qui veut conserver la bague de sa fiancée, le papa une petite photo de ses enfants, le jeune patriote celle de sa maman. C’est tout ce qui nous reste : ce petit bout de papier dans le creux de la main, c’est notre raison de vivre, c’est notre bonheur.
Mais la brute hitlérienne veille. Il faut ouvrir les mains, les nerfs de bœuf frappent les échines nues. La gorge se serre, les larmes jaillissent. Ce ne sont pas les coups qui nous font souffrir, c’est la prise du dernier objet qui nous rattachait à l’être cher resté en France.
« Les vaches, pas même une photo ! » », déclarent certains d’entre nous.
Une cordelette avec une plaque immatriculée nous est passée au cou. »
Témoignage de Charles Guggiari, Mle 31272
(Témoignage complet sur le site du CRDP Champagne-Ardenne).