Bienvenue sur le nouveau site internet de l’Amicale de Neuengamme.
Ouvert dès 1938, le camp de Neuengamme, situé dans la banlieue de Hambourg, est le plus grand camp de concentration du nord-ouest de l’Allemagne. Les déportés y ont travaillé tant au camp central que dans des camps satellites dits Kommandos. Au nombre de 84, ces Kommandos pouvaient recevoir, selon les cas, de quelques dizaines de déportés à plus d’un millier. Au total, plus de 100 000 déportés de 28 nationalités, dont environ 11 000 Français connus (parmi lesquels plus de 700 femmes), sont passés par Neuengamme.
Le camp de Neuengamme partage de nombreuses caractéristiques avec les autres camps de concentration nazis. Au travail forcé et à l’insuffisance de nourriture, qui devaient limiter la survie du déporté à 9 mois en moyenne, s’ajoutaient la volonté de déshumanisation, l’arbitraire, les exécutions sommaires, les sévices de toute sorte, les appels interminables, les évacuations tragiques dans les dernières semaines de la guerre (les « Marches de la Mort »). Nos compatriotes n’y échappèrent pas et payèrent un lourd tribut à la barbarie nazie puisque près des deux tiers sont morts à Neuengamme ou dans les Kommandos et notamment lors des évacuations.
Mais ce camp, ayant été vidé de ses occupants par les SS avant l’arrivée des troupes alliées, n’a pas été « libéré » et est l’un des plus méconnus de l’Allemagne nazie. Pourtant, plus de 7000 déportés de Neuengamme ont péri, le 3 mai 1945 dans la baie de Lübeck, lors du bombardement par la Royal Air Force de deux bateaux sur lesquels ils avaient été entassés par les nazis : ce fut probablement la plus grande tragédie maritime de l’histoire.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une poignée de déportés ont créé l’Amicale dans le but de s’entraider, d’aider les familles de leurs camarades et de garder vivante la mémoire des disparus et de leur déportation. Ils ont rédigé un « Serment à leurs camarades », qui définit les bases de leur engagement. 65 ans plus tard, l’Amicale de Neuengamme est constituée de quelques déportés survivants et principalement de descendants et de membres qui partagent les mêmes valeurs, qu’ils ont réaffirmées et actualisées dans un « Manifeste » adopté en 2010.
Ce nouveau site internet, ouvert le 3 mai 2020, date anniversaire de la tragédie de la baie de Lübeck, fournit de nombreuses informations sur ce que furent à Neuengamme les conditions de vie, ou plutôt de survie et de mort, des déportés français. Il succède à celui, devenu obsolète, qui avait été mis en place en 2006.
Ses concepteurs ont eu le souci d’inclure le maximum d’informations ou de témoignages permettant de se faire une idée aussi précise que possible du sort des déportés.
Nous attendons vos commentaires avec d’autant plus d’intérêt qu’ils nous permettront, le cas échéant, de corriger des erreurs que vous pourriez relever.
Enfin, ce nouveau site vous offre la possibilité de consulter le « Mémorial », base de données comportant les noms de plus de 9700 déportés français du camp de Neuengamme, accompagnés des principales informations connues sur leur parcours. Ce document est le fruit d’un long travail, entrepris il y a plus de trente ans par des déportés et toujours en cours de mise à jour par un groupe de descendants.
Je souhaite que ce site réponde pleinement à vos attentes.
Jean-Michel Clere
Président de l’Amicale de Neuengamme