Mot du Président
Bienvenue sur le site internet de l’Amicale de Neuengamme, une source historique
Familles de déportés passés par le camp de concentration de Neuengamme ou bien amis voulant défendre la mémoire des déportés et de ce qu’ils ont vécu, adhérents à l’Amicale de Neuengamme ou simple visiteurs intéressés par l’Histoire et en particulier par l’histoire des camps de concentration nazis, bienvenue sur le site internet de l’Amicale de Neuengamme et de ses Kommandos.
Ce site est en constante évolution, et nous y intégrerons prochainement de nouvelles fonctionnalités plus modernes, par exemple vous permettant de payer en ligne les commandes que vous souhaiteriez faire, ou donnant accès à plusieurs de nos archives.
D’ores et déjà, nous avons eu le souci d’inclure dans ce site le maximum d’informations ou de témoignages permettant de se faire une idée aussi précise que possible de ce que fut le sort des déportés à Neuengamme. Nous souhaitons continuer à intégrer régulièrement de nouveaux témoignages, donc n’hésitez pas à revenir consulter notre site.
Nous poursuivons également la mise à jour du « Mémorial », base de données importante de plus de 9.700 déportés français à Neuengamme, comprenant les principales informations connues sur leur parcours, et à laquelle ce site vous donne accès depuis 2020. Ce Mémorial est le fruit d’un long travail, entrepris il y a plus de 30 ans par des déportés, et poursuivi par un groupe de descendantes. Nous travaillons pour vous permettre prochainement d’accéder à de nouvelles informations sur les déportés recensés. Nous rajouterons prochainement un nouveau Mémorial recensant les « personnalités-otages » à Neuengamme, et par la suite un 3e Mémorial recensant les femmes déportées dans les Kommandos de Neuengamme. N’hésitez pas à nous transmettre toute information que vous auriez et qui nous permettraient de compléter ces Mémoriaux.
Je souhaite que ce site puisse faire découvrir ou redécouvrir ce camp méconnu du système concentrationnaire nazi, et que vous puissiez y trouver ce que vous y cherchez.
Et qui sait… je forme le vœu que la lecture de ce site amène certains d’entre vous à nous contacter pour nous rejoindre au sein de l’Amicale, ou pour prendre de nouvelles responsabilités si vous êtes d’ores et déjà adhérents.
Dans cette période où les extrémismes ressurgissent en France, en Europe et dans le Monde, et alors que les derniers déportés capables de témoigner de ce qu’ils ont vécu disparaissent peu à peu, je reste convaincu que l’existence de notre association, comme celle de toutes les associations mémorielles, n’a jamais été aussi indispensable pour rappeler encore et toujours les leçons de l’histoire, et pour n’oublier jamais. Mais pour cela, nous avons besoin de toutes et tous.
Bref historique du camp de concentration de Neuengamme
Fin 1938, le régime nazi installe dans le bourg de Neuengamme, à la périphérie de Hambourg, un Kommando extérieur du camp de concentration de Sachsenhausen, et une centaine de déportés y remettent en état une briqueterie désaffectée. A partir du printemps 1940, Himmler décide d’en faire un camp de concentration à part entière, et Neuengamme devient rapidement le plus grand camp du nord-ouest de l’Allemagne.
De 1940 à 1945, plus de 100.000 déportés, de près de 70 nationalités, sont ainsi passés par Neuengamme.
Peu d’entre eux cependant restent au camp central. La majorité d’entre eux part rapidement, après quarantaine, dans l’un des Kommandos de travail (camps satellites) rattaché au camp de Neuengamme, pour participer à l’économie de guerre allemande : plus de 60 Kommandos d’hommes et 24 Kommandos de femmes, situés dans toute l’Allemagne du Nord à proximité des usines d’armement, pouvant recevoir entre quelques déportés et plusieurs milliers, scellent le destin de nombre de déportés.
Le quotidien des déportés de Neuengamme ressemble à celui des pires camps de concentration nazis : travail forcé, insuffisance de nourriture, volonté de déshumanisation par des appels interminables et par la disparition de tout nom au profit d’un numéro matricule, exécutions sommaires, sévices de toutes sortes, …
La mortalité est extrêmement élevée, avec près de 90 morts par jour en décembre 1944 au camp central ou dans ses Kommandos. Les Français déportés à Neuengamme payent l’un des plus grands tributs puisque, sur les plus de 11.600 Français décomptés (dont plus de 700 femmes), près des deux tiers d’entre eux ne reviendront pas.
Le camp de Neuengamme, ce sont également des évacuations tragiques dans les dernières semaines de la guerre (les « Marches de la Mort ») ; ce sont des décès par milliers dans les mouroirs de destination de ces marches (Bergen-Belsen, Sandbostel et Wöbbelin) ; c’est également le drame de la ferme de Gardelegen où plus de 1.000 déportés majoritairement de Neuengamme sont brulés vivants. Mais le camp de Neuengamme, c’est aussi l’une des plus grandes catastrophes maritimes du 20e siècle le 3 mai 1945 dans la Baie de Lübeck, où plus de 10.000 déportés survivants ont été entassés dans 4 navires par les SS. La Royal Air Force, croyant que ces navires amènent des troupes SS en Norvège pour continuer la guerre, coule 3 de ces navires dont le Cap Arcona et le Thielbek, entraînant la disparition de près de 7.000 déportés.
Et pourtant, le camp de concentration de Neuengamme reste sans doute l’un des camps les plus méconnus du système concentrationnaire nazi.
Sans doute parce que, précisément, ce camp avait été vidé de ses occupants par les SS avant l’arrivée des troupes alliées, qu’il n’a donc pas été « libéré » et qu’aucune image de libération de ce camp n’a pu le faire entrer dans la mémoire collective, contrairement à la majorité des autres camps de concentration.
L’Amicale de Neuengamme et de ses Kommandos, de 1945 à nos jours
Dès le mois d’août 1945, un groupe de déportés se réunit pour créer l’Amicale de Neuengamme et de ses Kommandos, présidée par Marcel Prenant. Elle a pour objectif initial d’apporter une aide aux familles de ceux qui ne sont pas revenus et aux rescapés en difficulté, mais aussi de faire connaître les actes de barbarie commis par les nazis et leurs complices de Vichy, et d’exiger le châtiment des bourreaux.
C’est ainsi que le premier numéro du bulletin de l’Amicale, N’Oublions jamais, parait en septembre 1945, et qu’il n’a pas cessé de paraitre jusqu’à aujourd’hui encore, de manière trimestrielle.
Lors du 1er Congrès de Paris des 21 et 22 avril 1946, les participants écrivent un texte fondateur le « Serment à nos camarades », où ils jurent aux disparus de « rester, jusqu’à [leur] mort, fidèles à [leur] souvenir ».
Aujourd’hui encore, et alors qu’à l’heure où j’écris ces quelques lignes il ne reste plus que 2 déportés encore en vie membres de notre Amicale, les membres de l’Amicale, familles ou amis, s’activent afin que l’abomination et l’ignominie ne soient jamais oubliées. Ils s’efforcent de se projeter vers l’avenir afin de lutter contre les idéologies extrémistes, nationalistes, fascisantes et racistes. Ils se sont engagés à protéger la mémoire de la souffrance des déportés afin de protéger les valeurs de la démocratie. Et pour cela mènent un certain nombre d’actions (voyages de mémoire, Mémorial des Français déportés à Neuengamme, publications de livres ou dossiers, conférences, expositions, …). En mars 2010, l’Amicale a adopté un « Manifeste » qui, dans le même esprit que le « Serment à nos camarades » répond à la nécessité de renouveler les engagements des adhérents.
Voir
Le serment de nos camarades : Le Manifeste
N’hésitez pas à nous rejoindre si vous voulez nous aider à poursuivre ces actions. Nous avons besoin de vous !
Président de l’Amicale de Neuengamme
Philippe COSNAY