«… les personnalités physiques ont perdu leurs caractères ; que sont devenus le général, le prêtre, le médecin, le fonctionnaire, le commerçant, le paysan ou l’ouvrier dans cet affreux anonymat de la défroque ? C’est à peine si nous reconnaissons nos amis et s’ils nous reconnaissent. Nous ne sommes plus des hommes, nous n’avons plus rien dans les mains, rien dans les poches, pas même un mouchoir pour essuyer nos larmes. Nous sommes devenus […] une baroque silhouette impersonnelle, que seul identifie un numéro, une banale chair à souffrance anonyme, dans la foule sans nom.»
Docteur Paul LOHEAC, Un médecin français en déportation, Les Presses Arc-en-ciel, 56110 Gourin, 1988.